c)
Courts métrages de propagande
Education For Death
Education
For Death est un autre des courts métrages
destinés à l’armée. Comme
eux, il transmet un message, et dans le même registre que Der
Führer Face, c’est un message assez lourd.
1) Sa
réalité frappante.
N’importe qui préfère les films
réalistes, plutôt qu’un film avec
énormément d’effets
spéciaux. C’est beaucoup plus marquant, et se
mettre à la place des personnages est beaucoup plus simple,
on le fait des fois sans s’en rendre compte. C’est
dans cet esprit là que l’équipe de
Disney a réalisé ce court métrage.
Walt Disney a donc utilisé des visages très
humains, qui expriment des émotions connues de tous. La
mère de l’enfant montre la compassion, la
pitié, l’amour. Hans lui, a un visage innocent, et
jeune. L’allemand enfin est effrayant, imposant. Walt joue a également très bien su jouer avec les
ombres des personnages. Enfin, un détail certes mais relativement frappant, est la
voix d’Hitler dans le dessin animé. Disney a su
recréer la voix originale d’Hitler, à
partir d’archives de guerre. Sa voix dans le film est donc sa
voix originale.
2) L’apprentissage par l’art.
Le régime nazi, avec son ministre de la propagande,
Goebbels, utilisait beaucoup l’art. Dans le film, on apprend
que l’histoire de la Belle au Bois Dormant, le fameux conte
que tout le monde connait, a été reprise par le
régime. Dans leur version, la méchante
sorcière représente la démocratie. La
démocratie qui fait du tort à la princesse, qui
elle représente l’Allemagne. La
démocratie est donc un danger pour l’Allemagne.
Heureusement, le prince, charmant ou pas, est là pour sauver
l’Allemagne, ce prince est bien évidemment Hitler.
Hitler sauve sa patrie de la démocratie. La princesse elle,
adore Hitler dès son réveil, en clamant
« Heil Hitler ». Hitler la porte pour
l’emmener sur son cheval, mais le poids de
l’Allemagne est trop lourd pour lui, il est faible, et a
besoin d’une aide divine pour y arriver. On peut voir dans le
dessin animé que les arbres saluent Hitler, même
la nature lui est soumise. Etant donné qu’il sauve
l’Allemagne, on le vénère,
là encore. Un tableau à son image est fait. Ce
tableau présent dans le court métrage est en fait
inspiré d’un tableau d’Hubert Lanzinger,
« Der Bannerträger ».
Education for Death reprend également la musique «
Ritt der Walküren » de Wagner.
3) Les Caricatures.
Là nouveau des caricatures d’Hitler, de
Göring, et de Goebbels sont faîtes. Les
allemands sont à nouveau déformés
physiquement, ils sont ici tous gros, et leur façon de
marcher est bien marquée. La colère fait
partie intégrante des allemands. Hitler cri, et de ce fait
inspire la peur, il est tout rouge lorsqu’il sauve la
princesse, le professeur également lorsqu’Hans
donne une mauvaise réponse.
Hitler est carrément ridiculisé
lorsqu’il sauve la princesse, avec des cornes de diable qui
lui poussent sur la tête, et la langue qui sort.
4) L’endoctrinement nazi en lui-même.
C’est là le sujet principal du film. Le sous titre
du film est « The Making of A Nazi », soit
« la création d’un nazi. » Le
film explique donc comment est ou plutôt était,
créé un nazi. On en parle comme d’un
objet, plus exactement un robot.
Le régime nazi commence son emprise dès la
naissance de l’enfant. Il existe une liste de noms proscrits,
on remarquera d’ailleurs les noms de Franklin, Winston, et
Joseph, en référence à Franklin
Roosevelt, Winston Churchill et Joseph Staline. Pour que
l’enfant puisse être accepté, il doit
être de pure descendance aryenne,
jusqu’à ses arrières grands parents. A
la naissance, les parents reçoivent « un cadeau
» du Führer, soit le livre de « Mein Kampf
».
A l’école, les enfants devaient adorer
quotidiennement leur Führer, et lui faire la promesse de
devenir de bons soldats, de combattre, d’obéir, et
de mourir pour lui. On leur apprend que seuls les plus cruels, seuls
plus brutaux, et seuls les plus forts survivent dans la vie. Les
lâches et les faibles méritent de mourir.
L’échec, soit ici une mauvaise réponse
engendre directement une punition. Mais ce n’est pas
là le pire, le pire est la peur de la réaction,
des autres, et la peur du Führer, de la trinité
comme ils sont appelés, soit Hitler, Göring, et
Goebbels. Les enfants sont déshumanisés, ils
perdent tout humour, espoir, tolérance, et pitié.
Tout ce qui reste en eux, est de l’admiration pour leur
Führer, et leur peur qu’il leur inspire. Ils
deviennent de bons nazis, leur éducation est
terminée, lorsqu’ils ne voient plus rien mis
à part ce que le régime nazi veut
qu’ils voient, ils ne disent plus que ce que le
régime veut qu’ils disent, et fait tout ce que le
régime veut qu’ils fassent, et rien
d’autre. Les soldats se piétinent entre eux.
C’est une éducation pour la mort. Le court
métrage se termine par la marche des enfants devenus nazis,
une marche vers la mort. Les hommes se transforment petit à
petit en tombes.
Encore une fois la fin est sinistre, tout comme dans Chicken Little. Le dessin animé a été
inspiré du livre du même nom, écrit par
Gregor Ziemer. Gregor Ziemer a vécu en Allemagne, a
vécu sous ce régime nazi, de 1828, à
1939. Son récit parle lui aussi de
l’endoctrinement des jeunes par la
société, bien qu’il n’ait pas
été repris dans son
intégralité, il retrace des
évènements historiques comme les
autodafés, l’euthanasie qui est sous entendu
lorsque Hans est malade, et que le soldat dit à la
mère que le régime va le prendre en charge si la
mère continue à le chouchouter, à
être émotive avec lui. On peut
d’ailleurs faire une parallèle entre Education For
Death, et Reason and Emotion, un autre court métrage que
l’on développe juste après.
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